AUX TROIS QUARTS MORT !

Publié le par helene33660

Aux trois-quarts mort.

 

   Déjà certains d’entre-vous s’inquiétaient de quelques jours de silence de ma part : ben oui, on a fait le point avec mon cardiologue et mon généraliste : je suis au trois quarts mort, mais au trois-quarts seulement. Les écho-doppler cardiaques  ont montré que les trois quarts de mon cœur ne marchent plus, certaines valves à 1/5, les meilleures à 2/5, et ainsi de suite, avec « une altération marquée de la FE globale  qui passe de 40% à 29% en moyenne », des « hypokinésies » et des « akinésies » un peu partout. 
Je n’ai donc plus que 29% de cœur disponible pour rédiger mes chroniques, faire honneur aux bons produits de la maison Pall-Mall et aux rillons de la Sarthe ( à ne pas confondre avec le Fillon de la Sarthe qui est censé nous gouverner quand Sarkozy court la gueuse).

 

Bref, avec ces 29%, je puis encore me déplacer entre mon canapé et l’ordi, mais c’est à peu prés tout. Plus question de faire visiter le parc de Cassan, son cèdre, son séquoia , son ginko biloba et ses desesperate housewives à mes visiteurs et à mes visiteuses, non plus  que  mes estampes japonaises qui, elles , existent bel et bien.

 Mais tout va bien, mes voisins me surveillent depuis la rue, car je vis au vu de la rue comme ces dames d’Amsterdam, et ils vérifient si je suis  actif  sur mon ordi ou si ma tête est effondrée sur le cadran. Au quel cas ils sauront trouver la clé ad hoc pour venir me diriger vers les Pompes Funèbres. Déjà ma femme de ménage portugaise a repéré deux ou trois objets  qu’elle  aimerait garder en souvenir et souhaiterait que je lui fasse un papier ad hoc !

 

    En attendant, la course est ouverte entre moi et Globule, le chien de mon aîné, pour savoir qui survivra à l’autre. Il ne bouge plus beaucoup, lui non plus, mais il n’a pas de repas à préparer ni de courses à faire (encore aujourd’hui, l’exploit de la semaine, je suis allé faire mes courses au supermarché tout seul comme un grand!). D’ailleurs, vous le connaissez, Globule, il figure sur le portrait de mariage d’Edouard et d’Ayumi, en arrière, vautré sur un fauteuil  (le chien, pas les jeunes mariés).

 

   Nous disposons, parait-il, d’une espérance de vie de soixante-dix-sept ans pour les messieurs, j’en suis déjà à quatre vingt deux ans, soit cinq ans volés aux statisticiens qui sont tous des menteurs. Et les « chleuds », comme on les appelait à la Première Armée en 44, m’ont raté malgré ce tir de mortier tiré spécialement pour moi  depuis la brasserie de Lutterbach . De quoi me plaindrai-je ?  J’ai eu une vie mille fois plus passionnante que je ne pouvais l’imaginer.

 

Le sage hibou

Publié dans le sage hibou a dit

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