inspection à l"école
une journée d'inspection
Soupir. Quelles différences, quel décalage entre cette inspection ci et la précédente. où j' avais failli tourner fou, tant les propos de l’inspectrice avaient été violents à mon égard.
3 ans déjà. 3 ans que je tressaille dès que son ombre apparaît en filigrane. C’est dire les dégâts qu’elle avait fait… Je ne suis pas là de l’oublier.
Il y a long, ma route a croisé un 38 t…. Un choc qui ne s’oublie pas non plus. La vie a continué son chemin, mais il me reste une peur viscérale de tomber, de me faire mal.
Je crois que la douleur ressentie à cet instant T s’est gravée dedans mon cerveau. Cette peur de souffrir physiquement n’ est plus maîtrisable. Voilà pourquoi, j’évite – au maximum- de me frotter à la douleur. y compris psychique.
Il en est de même pour cette inspectrice. Il m’etait impossible de « raisonner » cette peur là… "L’humiliation du bourreau ne s’effacera pas de mon tableau noir . " Maxence de Lanoé"
<>Par bonheur, tout le monde s’y est mis, ressentant peut être ce mal-aise qui me squattait.Tout cela pour une banale inspection. Alors envie de dire :
Merci à Madame CP d’avoir assumé tous les services.
Merci à Mademoiselle B de m’avoir prévenue de sa grippe.
Merci à N de son mail apaisant.
Merci à Madame mi- temps de sa présence, de sa patience.
Merci à mes proches de m’en avoir moins demandé, d’avoir pris le temps d’écouter mes craintes…
Et Merci à cet Inspecteur, qui s’est fait discret, bienveillant. (J’avais oublié que cela pouvait exister.)
La première de ses qualités a été de me prévenir de sa visite juste une semaine à l’avance.
L'Inspectrice , elle, avait utilisé avec moi de toute la pression possible puisque je l’avais attendue plus de 10 semaines durant , alors qu’elle avait son bureau à 20 m de ma classe ! S’il n’y avait pas un peu de sadisme dans son silence, c’est que je suis plus que bête….
Comme pour mieux me ré - conforter, Radio cocotier m’a prévenu que notre IDEN nouveau m’inspectait que le matin…. Et qu’il viendrait très certainement le jeudi… Ce qui s’est révélé exact, puisqu’à 9h00, Le Sieur Brouet se présentait à la porte de l’école.
De suite on m’a averti de sa présence puis de son passage dans ma classe dès la récréation.
Comme pour bien assurer la validité du message, un deuxième messager est venu frapper à ma porte quelques minutes plus tard.…..
Keep cool, Hélène… Tout va bien se passer.
Et tout s’est bien passé….
Les mômes se sont levés dès son arrivée. Il a posé son cartable sur mon bureau, a réclamé un petit café. Madame CP est arrivée pour le saluer et l’a branché sur sa classe de neige. "Pour le détendre" m’a t’elle expliqué ensuite.
Pendant ce temps, je déménageais les tables de la classe, car, histoire de le surprendre j’avais décider de lui présenter une séance de mini – bridge. Rien que cela….
De suite, il s’est montré enthousiaste. Je ne suis pas bridgeuse, mais une formation avait été proposée, et je m’y étais inscrite, curieuse de toutes ses nouveautés.
Avec les petits, nous faisions donc notre 4è séance…. Bien sur, tout n’était pas parfait mais rien de grave ou de répréhensible m’a t –il dit….
Enfin, ça c’est moi qui le dis, car lui n’a rien dit. Rien de rien dit. Rien de mal en tout cas. Rien de négatif….. Je ne sais même pas s’il a ouvert les cahiers et classeurs des élèves, lu notre Chenapan.... Je ne sais même pas s’il a regardé mon cahier journal, mes progressions, mes répartitions… (Enfin tout le binz administratif et pédagogique qui nous régit).
Je sais qu’il a demandé au petit Kévin ce qu’il faisait, ainsi accolé au bureau de la maîtresse.
- C’est que je fais souvent des bêtises, a répondu mon loustic…. Et l’inspecteur de compatir en hochant la tête.
Voilà ce qu’il me reste de ma matinée…. Toute cette pression enfin distillée. Trois ans que cela durait,. Trois ans que j’appréhendais. C’est fou quand même…. Enfin, c’est fini et c’est une très bonne chose.