Cour d'école
Il y a bien long que je n’ai parlé de ma classe. Silence radio voulu. Calme après les tempêtes. Enfin pour moi, car à l’école, ça continue de bouillir un peu.
Cette année, je travaillais avec une collègue future jeune maman, dont le congé maternité vient de débuter.
Bien sur, il y a eu quelques absences ( parfois non remplacées) et un défilé de remplaçants, tous bien sympathiques au demeurant mais qui n’ont pas voulu rester plus longtemps….
Comme moi, ils ont trouvé nos élèves bien remuants, étranges, délicats…. Il faut dire qu’ils nous présentent un panel de personnalités bien appuyées, ce qui fait que l’on ne sait jamais de quoi sera fait le lendemain. Sans compter qu’ils sont plutôt nombreux et que le niveau scolaire est hétérogène plus plus plus.…Qu’à cela ne tienne, avec un zeste de pédagogie différenciée ça roule facile…. Aie aie aie….
L’instit du Réseau spécialisé m’a donné un beau coup de main, mais un problème de santé l’empêche de revenir… zut, zut et rezut… Elle va bien me manquer la grande Dame… Enfin..
Heureusement, depuis hier, l’Académie a nommé une personne unique pour toute la fin du congé maternité de ma collègue… Ouf…. ça me soulage un peu, même s’il reste en moi un sentiment d’incertitude :
La jeune femme, toute jeune, sort de l’Université, Master et concours d’entrée à l’IUFM en poche, mais sans grande formation, puisque maintenant les jeunes sont directement envoyés sur le terrain, histoire de faire faire quelques économies à notre ministère….
Je soupire, surement à tort, mais je lui souhaite bon courage…. Jamais encore, elle n’est restée 3 ou 4 jours dans une même classe. Jamais on ne lui a confié 29 gamins difficiles et turbulents. Jamais elle n’a vu comment aborder le passé composé, la multiplication ou la soustraction avec retenue…. Et elle va devoir se coltiner tout cela… aie aie aie. Ses nuits paisibles sont finies, je le crains bien . D’un autre coté, si elle tient bon, ça lui fera une sacré expérience. Elle se souviendra long long long de son premier remplacement à St Laurent.
Oui, je sais, quel instit n’a pas eu de Petit Martin qui se cachait sous son bureau pour jouer à la guerre ?
Quel instit n’a pas eu de Petit Loustic capable de piquer une crise parce que la copine avait simplement regardé sa feuille ou frôlé le bonnet ?
Quel instit n’a pas eu de petit Mariano qui se met à clamer bien fort sa chanson, sa poésie, le récit de son week end chez papa, alors que c’est l’heure de la dictée ? ( Celui là, c’est le silence qui le gêne….)
Quel instit n’a pas eu de Champollion, Prince adulé chez lui et qui entend aussi régner sur la classe …
Ce méli-mélo ci fait fureur cette année…. Mélange détonnant usant et garanti. Sisi, même à J - 27