guy Môquet : la dernière lettre

Publié le par helene33660

Blog de atriaskulls : C'est la vie ..., La Lettre de Guy Môquet
La lettre de Guy Môquet à la veille de sa mise à mort

Lors d'une cérémonie au Monument de la Cascade du Bois de Boulogne, Nicolas Sarkozy a annoncé que sa "première décision" de président sera de faire lire chaque année dans tous les lycées la dernière lettre du jeune résistant Guy Môquet, fusillé à 17 ans en 1941. 


Ma petite maman chérie, mon tout petit frère adoré, mon petit papa aimé,
 
Je vais mourir ! Ce que je vous demande, toi, en particulier ma petite maman, c'est d'être courageuse. Je le suis et je veux l'être autant que ceux qui sont passés avant moi. Certes, j'aurais voulu vivre. Mais ce que je souhaite de tout mon cœur, c'est que ma mort serve à quelque chose. Je n'ai pas eu le temps d'embrasser Jean. J'ai embrassé mes deux frères Roger et Rino. Quant au véritable je ne peux le faire hélas !
J'espère que toutes mes affaires te seront renvoyées. Elles pourront servir à Serge, qui je l'escompte sera fier de les porter un jour. A toi petit papa, si je t'ai fait ainsi qu'à ma petite maman, bien des peines, je te salue une dernière fois. Sache que j'ai fait de mon mieux pour suivre la voie que tu m'as tracée.
 
Un dernier adieu à tous mes amis, à mon frère que j'aime beaucoup. Qu'il étudie bien pour être plus tard un homme.
 
17 ans 1/2, ma vie a été courte, je n'ai aucun regret, si ce n'est de vous quitter tous. Je vais mourir avec Tintin, Michels.
Maman, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, c'est d'être courageuse et de surmonter ta peine.
 
Je ne peux en mettre davantage. Je vous quitte tous, toutes, toi maman, Serge, papa, en vous embrassant de tout mon cœur d'enfant. Courage !
 
Votre Guy qui vous aime.
 


Guy Môquet (né en 1924 et mort le 22 octobre 1941) est un militant communiste, célèbre pour être le plus jeune des vingt-sept otages du camp de Châteaubriant, fusillés en représailles après la mort de Karl Hotz.

Guy Môquet était le fils d'un cheminot, député communiste du XVIIe arrondissement de Paris Prosper Môquet. Le parti communiste ayant été dissous par Édouard Daladier en septembre 1939, Prosper Môquet est arrêté le 10 octobre 1939, déchu de son mandat de député en février 1940 et plus tard déporté dans l'un des camps de concentration français en Algérie. Le frère de Prosper, Henri était concierge au siège du parti communiste. À la fin de l'été 1940, il est intégré dans le dispositif clandestin du parti.

Guy Môquet était lycéen au lycée Carnot et fervent militant des jeunesses communistes. Après l'occupation de Paris par les Allemands et l'instauration du gouvernement de Vichy, Guy déploie une grande ardeur militante pour coller des papillons dans son quartier dénonçant le nouveau gouvernement et demandant la libération des internés. Il est arrêté à 16 ans le 13 octobre 1940 au métro Gare de l'Est par des policiers français qui recherchaient les militants communistes. Les policiers le passent à tabac pour qu'il révèle les noms des amis de son père.

Emprisonné à Fresnes, puis à Clairvaux, il est ensuite transféré malgré son acquittement au camp de Châteaubriant (Loire-Atlantique), où étaient détenus d'autres militants communistes.

Le 20 octobre 1941, Karl Hotz, commandant des troupes d'occupation de la Loire-inférieure, est exécuté à Nantes par trois jeunes communistes. Le ministre de l'Intérieur du gouvernement Pétain, Pierre Pucheu, sélectionne des otages communistes « pour éviter de laisser fusiller 50 bons Français » : 18 emprisonnés à Nantes, 27 à Châteaubriant et 5 Nantais emprisonnés à Paris.

Deux jours plus tard, neuf poteaux sont dressés à la Sablière, vaste carrière à la sortie de Châteaubriant. En trois groupes, les 27 otages s'y appuient, refusent qu'on leur bande les yeux et donnent leur vie en s'écriant « vive la France ! ». Guy Môquet est le plus jeune.  Il est abattu à 16h00.

Publié dans coup de coeur

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