Anne Sophie : l'aveu à Charles-Henri
J'ai cette dette de 17.000 euros sur l'estomac.
Chaque jour, mon conseiller-orientateur scientologue se fait plus pressant. Que faire. Le loto, à qui le tour ? Je crains que le mien arrive trop tard.
Me prostituer, comme une bulgare ? Vous n'y pensez pas. Alors, je n'ai vu qu'une seule solution, aussi dure soit-elle : tout avouer à Charles-Henri. C'est ce que je fis et sa colère fut terrible.
« Comment ? Vous vous êtes laissée piéger par cette secte ? » hurla-t-il.
L'Eglise de scientologie, une secte ! Je tombai de haut, ils sont si gentils, si attentionnés, et leurs cigarettes Scientos si délicieuses.
« Une religion qui vous extorque 17.000 euros ne peut être qu'une secte » ajouta-t-il.
Je lui fis remarquer que c'est à peu près ce que nous donnons chaque année au denier du culte sans avoir jamais rien eu en retour, pas le moindre paquet de Christos.
Il empaqueta tout ce que j'avais ramené du Celebrity Center, le retourna à l'Egise de scientologie - excusez-moi, je n'arrive pas à dire secte - en exigeant qu'ils suppriment mon nom de tous leurs fichiers conformément à la loi Informatique & Libertés, sous menace de plainte pour escroquerie en bande organisée. Et nous n'entendîmes plus jamais parler d'eux.
J'avais secrètement caché mon dernier paquet de Scientos. Charles-Henri, qui est curieux de tout, voulut en goûter une. Après quelques bouffées, il se mit à chanter l'Internationale et esquissa quelques pas de danse... Hilarant ! Il fit même une cocotte avec un billet de 500 euros en imitant le caquètement de la poule.
Inquiète tout de même, j'appelai Hubert qui n'hésita pas une seconde :
« Qui a donc pu filer un pétard à père ? ».
Je baissai les yeux innocemment, affolée à l'idée d'être mise en examen pour trafic de drogue. De fil en aiguille, voyez à quelles extrémités peut nous mener la crise !
Le Billet d'Anne-Sophie.