Mon fils

Publié le par helene33660@aol.com

Mon fils

Arthur,
Si tu aimes les crépuscules,
Les gouttes fines sur la vitre,
Les éclats d’or qui se perdent dans les rues désertes,
Et l’écho des rires lointains,
Si tu rêves des villes endormies, des navires fantômes,
Si tu offres des larmes au soleil couchant,
Et trouves des trésors dans les poches vides,
Si tu crois que les rêves ont des ailes,
Qu’ils frôlent les toits comme des oiseaux perdus,
Si tu préfères l’ombre à la lumière,
Les mains froides dans les soirs d’hiver,
Si le bruit du vent te parle comme un vieil ami,
Si tu te reconnais dans les étoiles éteintes,
Dans les souvenirs sans visage,
Si tu aimes marcher sur les lignes effacées,
Et les chemins qui ne mènent nulle part,
Si tu danses dans la poussière,
Avec l’innocence des enfants et le sérieux des vieux sages,
Si tu ris de toi-même dans le miroir brisé,
Et que l’infini te semble un peu moins lourd,
Alors que ta route soit faite de rires et d’éclats,
De rencontres éphémères et d’adieux sans fin,
Car même si tu roules, même si tu tombes,
Chaque pierre te raconte un peu de nous,
Et dans le vent, quelque part, je t’attendrai.
Papa

un texte d’Olivier.

Publié dans Un Petit prince

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