un petit prince
Je suis encore là.
En cette aube fragile de 2025, je vous souhaite de rouvrir les coffres scellés de vos rêves, ceux qui sommeillent sous la poussière des années, attendant qu’une étincelle les ranime. Pas les rêves apprivoisés, sages et mesurés, mais ceux qui débordent, indociles, brûlants de vie. Je vous souhaite de retrouver ces éclats d’enfance, ces trésors enfouis dans les replis du temps, et de leur redonner des ailes, même tremblantes, pour qu’ils embrassent à nouveau l’horizon.
Je vous souhaite d’oser croire, contre tout, en l’insolence des possibles. Que vos failles ne soient plus des blessures mais des chemins où s’engouffre la lumière. Que vos jours, même voilés d’ombre, soient traversés par l’éclat de cet espoir tenace qui murmure que rien n’est jamais fini.
Et surtout, je vous souhaite ce courage rare : celui d’être heureux envers et contre tout. Ce courage qui n’attend ni des jours parfaits, ni des cieux sans nuages, mais qui s’élève même au milieu des tempêtes. Je vous souhaite d’apprendre à marcher au bord du vide sans trembler, à transformer les blessures en passages vers la lumière, et à offrir à l’infini ce sourire fragile qui murmure : “Je suis encore là.” Car tant qu’une étincelle subsiste, le feu des possibles peut toujours renaître.
Olivier.
Mon fils
Arthur,
Si tu aimes les crépuscules,
Les gouttes fines sur la vitre,
Les éclats d’or qui se perdent dans les rues désertes,
Et l’écho des rires lointains,
Si tu rêves des villes endormies, des navires fantômes,
Si tu offres des larmes au soleil couchant,
Et trouves des trésors dans les poches vides,
Si tu crois que les rêves ont des ailes,
Qu’ils frôlent les toits comme des oiseaux perdus,
Si tu préfères l’ombre à la lumière,
Les mains froides dans les soirs d’hiver,
Si le bruit du vent te parle comme un vieil ami,
Si tu te reconnais dans les étoiles éteintes,
Dans les souvenirs sans visage,
Si tu aimes marcher sur les lignes effacées,
Et les chemins qui ne mènent nulle part,
Si tu danses dans la poussière,
Avec l’innocence des enfants et le sérieux des vieux sages,
Si tu ris de toi-même dans le miroir brisé,
Et que l’infini te semble un peu moins lourd,
Alors que ta route soit faite de rires et d’éclats,
De rencontres éphémères et d’adieux sans fin,
Car même si tu roules, même si tu tombes,
Chaque pierre te raconte un peu de nous,
Et dans le vent, quelque part, je t’attendrai.
Papa
un texte d’Olivier.