Les Georgiens

Les Georgiens

    Les plus vieux Européens. Car si l’on considère, comme moi, que la culture européenne  est issue de la culture gréco-chrétienne, la Géorgie a été européenne bien avant la Gaule ou l’Espagne. Une culture méditerranéenne, même peut-on dire, une culture de buveurs de vin, longtemps avant que le Beaujolais ni le Champagne n’existent.

Or il faut du vin pour être chrétien : sans vin, pas de communion possible : on ne peut pas faire une messe à la bière ou au saké.

  Le malheur, c’est que ces  pauvres Georgiens n’ont cessé d’être envahis par les Perses, les Turcs, les Arabes, les Mongols et les Russes.

 Annexés par la Russie en 1801, ils ne retrouvèrent leur indépendance qu’en 1990, à l’implosion de l’URSS. Et encore : trois territoires de la Fédération de Georgie continuent d’être revendiqués par des minorités :

l’Ossétie du Sud, l’Abkazie et l’Adjarie, qui ont obtenu une indépendance de fait. C’est surtout grave pour l’Ossétie et l’Abkazie, où la Russie est très présente, essayant de les faire réentrer dans l’orbite russe. La Russie est très active dans ce qu’elle appelle « l’étranger-proche », autrement dit les états de l’ex-URSS, ce qui est le cas de la Géorgie, étranger proche où elle redoute les « révolutions de couleur », rose en Géorgie, orange en Ukraine.

 

   Mais laissons là la géopolitique : il y a d’autres choses passionnantes dans ce petit coin perdu du Caucase. D’abord, notre ancêtre, l’homo sapiens, semble y avoir pénétré très tôt, plus de cent mille, voire cent cinquante mille ans avant JC, alors que le reste de l’Europe était occupé par les Néandertaliens. L’homo sapiens a piétiné cent mille ans en Géorgie avant de progresser vers l’ouest. Aussi les paléoanthropologues y trouvent leur bonheur.

   Mais ce n’est pas tout : on sait que notre civilisation vient des « peuples  de la Mer Noire », qui occupaient cette dernière avant le Déluge, le premier déluge, plusieurs milliers d’années avant celui de la Bible : le Déluge de l’épopée de Gilgamesh. Devant l’invasion des eaux, ils se sont réfugiés à l’est… en Géorgie ! Ainsi les Géorgiens  seraient les descendants lointains de ces fameux peuples de la Mer Noire à qui nous devons tout : le chien, le cheval et le blé, l’agriculture et l’élevage.

  C’est pas beau tout ça ?

  Le Sage Hibou