doujba

Droujba

   Droujba : « amitié » en russe. C’était le premier mot de russe qu’apprenaient les petits Français communistes au contact des petits pionniers soviétiques à l’époque où 40% des Français étaient communistes, dans l’immédiat après-guerre.

Mais c’est aussi le nom d’un long, très long tuyau qui apporte aux Allemands depuis la Sibérie ce pétrole que consomment avidement BMW, Mercedes, Audi et autres Volkswagen. Sans Droujba les Mercedes devraient se reconvertir au charbon de bois et les Teutons faire marcher leur téléviseur avec une gégène.

 Et Droujba , après avoir franchi l’Oural et toute la Russie d’Europe, doit encore traverser la Bielorussie, l’Ukraine et la Pologne ! Une artère vitale pour l’Allemagne : si on débranche Droujba, l’Allemagne s’arrête, car elle a renoncé à développer le nucléaire et les éoliennes ça ne produit guère que quelques kilowatts, alors que ce sont des térawatts qu’il faut, soit un million de fois plus.

   L’Allemagne consomme 112 millions de tonnes de pétrole par an, dont 38 de Russie et 7 du Kazakhstan, soit 45 passant par l’oléoduc. Et avec la montée en puissance de la Chine, des quantités supplémentaires sont difficiles à trouver.

Or Poutine (« Putin » comme l’écrivent les Allemands !) a fermé Droujba le robinet pendant quelques jours : affolement à Berlin, Angela (la Ségolène allemande qui a réussi, elle), a été obligée de rentrer dare dare de Washington où elle rencontrait Deubble You pour se précipiter à Moscou et passer un savon à Poutine.

Bon, cette fois-ci, ça s’est arrangé, l’oil coule à nouveau et les Germains ont pu fêter les rois. Mais le problème reste entier : peut-on faire pleinement confiance à Poutine, maître chanteur confirmé, et aux Russes en général ?

L’Allemagne dépend de la Russie comme les Etats-Unis dépendent de l’Arabie Saoudite, et ça ce n’est pas bon . L’indépendance énergétique va devenir une préoccupation majeure des nations. Heureuse Norvège, riche en pétrole, et qui gère bien sa cagnotte. Les dieux nordiques ont été bons pour elle. Et nous, Français, n’écoutons pas Dominique Voynet. J’attends le jour où elle devra mettre un gazogène à sa Safrane : selon mon expérience de la deuxième guerre mondiale, il lui faudra une demi-heure pour la démarrer.

PS : Gilles Lemaire, ancien secrétaire général des Verts, doit vendre son appart pour payer le maïs qu’il a fauché. Enfin les faucheurs seront les payeurs …