je me déglingue
Le processus est commencé : je me déglingue à l’allure grand V. Il parait que nous avons dans un coin obscur de notre cerveau, un centre de commande qui décide que l’heure est arrivée de mettre fin à cette plaisanterie bizarre qui s’appelle la Vie et qui, le jour arrivé, multiplie les ordres aberrants envoyés à nos organes, nos systèmes de régulations divers pour y mettre la pagaille et arrêter la machine. J’en suis là. Et Jéhovah-Allah-Machinchose, grand maître de l’univers, a décidé que ce moment était arrivé pour moi et qu’il était temps que je me casse. De toutes façons, c’est vrai, je ne sers plus à rien, notre belle planète-océan que j’ai tant aimée, tourne sans moi.
Ahmadinejad et Kim Jong Il ne me demandent pas mon avis avant de faire leurs kh ....nneries, et même Chavez, le nouveau Fidel, se moque bien des suggestions que je pourrais lui faire. Alors, à quoi bon coûter de l’argent à mes caisses de retraite : cet argent pourrait être plus intelligemment employé à payer des allocs à tous les candidats à l’assistanat qui se pressent à nos portes ; et Dieu sait s’il y en a !
Jusqu’à 70 ans, on est jeune. On parcours la planète à pied, à cheval, en vélo et en avion jusqu’au jour où comme moi on se casse la figure sur un sentier des douaniers breton pentu et glissant : le moment est venu de rejoindre la cohorte des petits vieux.
Votre copine vous remplace par de la chair plus fraîche, vous commencez à regarder « Deseperate Housewifes » à la télé et à faire les mots croisés du « Monde » et de « Télérama ».
Vous n’êtes plus fichu de faire plus que deux chroniques par semaine. Quand vous allez chez le voisin, qui habite à vingt mètres, il vous raccompagne jusqu’à votre porte tant il a peur que vous vous cassiez la figure sur le chemin du retour. Bref la vieillesse est un naufrage comme le disait le colonel de Gaulle à propos du maréchal Pétain.
Bientôt arrivera le jour où, assis sur un petit nuage blanc, j’écouterai les concerts de harpe des séraphins et où je regarderai les petits chérubins culs nus voleter dans les branchages du Paradis….
Le sage hibou