problème de vocabulaire
Une question de vocabulaire
Et si le merdier actuel était avant tout une question de vocabulaire ? Employer des mots sacrés, tabous, là où leur emploi ne s’impose pas ou ne s’impose plus pour mieux tromper l’opinion .
Le loup de La Fontaine qui dit à l’agneau : « Car je sais que vous ne m’aimez guère, vous, vos bergers et vos chiens ». Bruno Julliard qui, au nom de la « démocratie », fait l’apologie du vote à mains levées ( Heil !) plutôt qu’au vote à bulletins secrets. Etc…, etc…
Des mots tabous ? En voici quelques uns : « service public », « régimes spéciaux », « droit de grève », « droits acquis », etc…, pas toujours compatibles.
Un « service public » se doit d’être au service du public. On conçoit qu’en contrepartie il ait droit à un « régime spécial », aussi longtemps qu’il assure ce service public mais quand il ne l’assure plus ?
Le « droit de grève » a été conçu pour permettre à un salarié de se défendre contre un employeur abusif, mais le « public » peut il être abusif ? Non, puisqu’ il est le peuple, et que les gens du service public sont à son service et non l’inverse.
Certains semblent l’avoir oublié, d’où cet horrible terme d’ « assujettis » dont nous qualifient trop souvent ces gens qui après tout sont à notre service et non l’inverse. On ne peut pas faire grève contre le peuple. Pas de droit de grève pour ceux du service public. Si vous ne voulez pas être au service du public restez dans le privé, où vous serez récompensés en fonction des services rendus.
Droits acquis ? Oui, mais dans le monde changeant où nous vivons ils ne peuvent pas être éternels.
La prime de charbon aux secrétaires du siège parisien des Charbonnages de France, qui cuisinent au gaz comme tout le monde ou presque. Et cette histoire cornecul de la « chiotte du jardinier » ! C’était dans les années cinquante. Aux Houillères de Lorraine, les ingénieurs avaient droit à un jardinier. Mais il arrivait que ce jardinier ait envie de faire pipi. Aussi était il obligé de déranger Madame l’épouse de l’ingénieur pour vidanger sa vessie. Insupportable, is not it ! Aussi les ingénieurs se sont mis en grève pour obtenir des Houillères un local ad hoc dûment séparé ! Mais si !
Maintenant le problème est enfin réglé : il n’y a plus de charbon , il n’y a plus d’ingénieurs, il n’y a plus d’épouses d’ingénieurs, il n’y a plus de jardiniers.
Mais le statut doit toujours exister : le « droit à la chiotte du jardinier » fait partie de ces droits acquis de haute lutte par ces gens des « services publics ».