sac à main
Sacs à main
Noël approche. Dangereusement. C’est l’époque des cadeaux. Je vous ai déjà conté, lors de Noëls précédents, mes tribulations dans les grands magasins à la recherche du numéro 13467 de Playmachin, au milieu d’une horde de nanas survoltées.
Cette année, journaux, hebdomadaires et magazines ont doublé de volume avec des pages entières de pub . Et même « le Monde », le journal de référence paraissant l’après-midi, y consacre dix fois plus de place qu’aux explications embarrassées des épouses des copains d’Yvan Colonna ou à la réélection de Vladimir le Grand Tsar de toutes les Russies.
Mais le « hit », cette année, ce sont les sacs à main de nos dames. A lire le quotidien créé par Hubert Beuve-Méry, on a l’impression que le sex-appeal de celles-ci est dans leur sac, pas dans leur popotin ou dans leur sourire. Alice Sapritch avec le dernier sac Dior, whouah ! , plutôt qu’Angelina Jolie avec un sac Adidas (là encore, je dois avoir un train de retard).
Le dernier sac Dior, justement, parlons en. Monstrueux. On pourrait y mettre deux ou trois bébés orphelins du Darfour sans que les services d’immigration du Tchad n’y voient rien. Les zozos de Zoé ont loupé le coche.
Mais c’étaient des zozos, on le sait. Et la nana qui allait avec le sac, pas mal non plus. Un peu jeune pour moi, d’accord.
Mais ça valait bien une page complète du Monde. Mieux que le fameux sac de Bernadette Chirac, pourtant le sac le plus célèbre de l’Hexagone, probablement plein de « pièces jaunes ». Et elle ne le change que tous les dix ans : le Chi serait il radin ?
Je vousai raconté, en son temps, des histoires de valises, avec des diplomates sudaf convoyant dignement des jeunes femmes nues, pour satisfaire la libido des ingénieurs nucléaires africaans : fallait bien les aider à faire la bombe ! Alors vous aurez droit aujourd’hui à une histoire de sac à main.
Dans l’avion de Budapest à Rome (qu’est ce que j’y fichais ?), s’assoit à côté de moi une jeune femme très très bien, que je reconnais aussitôt : Kim Novak ! Nous bavardons gentiment(« Moi :Jo .Toi :Kim », comme disait Tarzan). Mais Rome est vite arrivé, et il faut passer la douane. Surtout qu’à l’époque on passait d’un pays coco à un pays kapitaliste.
Les douaniers négligent mes bagages, sans intérêt apparemment, mais s’emparent du grand sac à main de Kim Novak pour y farfouiller à tour de bras, à la recherche probablement de petites culottes oléolé.
J’étais honteux et tous les autres passagers de l’avion aussi. Mais que pouvions nous faire ? Déjà que j’ai souvent critiqué le comportement des mâles italiens avec la plus belle moitié de l’humanité.
Et quand on donne un petit galon à un minus avec une belle casquette à parements dorés, c’est la fin des haricots. Je ne pouvais pas quand même créer un incident diplomatique entre Paris et Rome, j’étais pressé, on m’attendait derrière la grille. J’avoue que je n’ai rien fait et j’en suis encore honteux ce soir.
Je me suis excusé auprès de Kim comme j’ai pu, mais depuis j’ai en horreur les douaniers italiens.
Le sage hibou