fakir
Fakir !
« Fakir ! » s’écriait la classe, mi-admirative, mi-moqueuse, lorsque le prof de physique réussissait sa manip.
« Fakir ! » dois je concéder aujourd’hui ; voici vingt quatre heures que le cessez-le-feu tient au Liban, un cessez-le feu fragile et instable peut-être, mais il tient toujours.
Un sacré succès pour l’ancien maire de Lourdes, la ville où l’on fait des miracles. Car ce n’était pas évident : les Israéliens n’en voulaient pas, et Deubble You non plus : pas question disaient-ils de cesser les combats tant qu’un « terroriste » restait au Liban.
Que Douste Blazy soit arrivé à retourner Condoleezza est un exploit. On devinait même une certaine complicité entre eux deux, comme si le petit maire des marchands de chapelets avait séduit la terrible Louve Noire, pourtant la vraie maîtresse du monde. On se souvient des succès de Dominique de Villepin aux Nations-Unies : c’est l’homme qui a persuadé l’ONU de ne pas s’engager en Irak malgré la très forte pression américaine, et tous les démocrates du monde lui en sont à jamais reconnaissants. Mais de Villepin avait une personnalité charismatique, de l’élégance, de l’allure, et même sa particule impressionnait Colin Powell qui l’admirait en secret : le noir descendant d’esclaves en bavait devant l’aristocratique frenchie, rien à voir avec ce plouc texan de George Bush Junior juste capable de faire des BBQ dans son ranch.
Mais Douste Blabla n’avait pas cette classe et n’avait rien pour emballer la noire prévôt de la célèbre Université de Stanford. Et pourtant ça a marché ! Douste n’avait qu’un projet : arrêter les combats, arrêter la destruction de cette petite nation multiculturelle qui n’a jamais fait de mal à personne, et au passage se montrer capable de se comporter aussi bien à New York que son éminent prédécesseur. Et moi qui n’ai jamais eu beaucoup d’admiration pour lui je suis obligé de constater qu’il a réussi.
Vous me direz, ça ne résoud pas tout, les Israéliens ne se sont pas (encore) retirés du Liban Sud, le Hezbollah non plus, mais au moins les armes se sont tues et les civils vont pouvoir souffler. Qui a gagné la guerre ? Je ne sais pas, mais je sais qui l’a perdue ; les Israéliens sont obligés de se retirer sans avoir atteint aucun de leurs objectifs , le Hezbollah est toujours là , le Hezbollah est de plus en plus populaire au Liban, les Juifs sont de plus en plus haïs dans le monde musulman,de Marrakech jusqu’à Djakarta.
Et la mâchoire d’âne de Samson apparemment ne marche plus. Et Sharon agonise toujours sur son lit . Pourvu qu’il ne sorte pas de son coma : il serait horrifié des résultats de son successeur.