la fin de Fafa
Fin de partie pour Fafa.
Pour une élection triomphale, ce fut une élection triomphale, et bien entendu royale ! Trois fois plus de voix que chacun de ses adversaires. Ce ne fut pas une élection, mais un plébiscite. Les 70.000 nouveaux électeurs à 20 € se sont précipités vers les urnes en faveur de la jeune mère de famille nombreuse qui les changeait tant de ces éléphants qui ressassent la même langue de bois qui commence à dater depuis Germinal. Changement de génération, changement de sexe, changement de langage. En ce jour du beaujolais nouveau, jeudi soir à minuit, tous ont choisi le socialisme nouveau. Quelques maladresses, pour sûr, un peu trop de spontanéité qui la rend vulnérable aux tueurs professionnels, mais le bon peuple a été très clair : on veut du neuf, du jeune et du féminin. Et contrairement à ce que beaucoup craignaient, la petite chèvre si sûre d’elle-même a tenu jusqu’au bout.
On verra plus tard si elle fait le poids ; mais l’événement du jour, c’est la fin de partie pour beaucoup. Fin de partie pour Laurent Fabius ,surtout, qui n’avait qu’un projet en tête depuis ses vingt ans : devenir président de la république, calife à la place du calife, tsar à la place du tsar. Et comme on lui avait dit qu’après vingt cinq ans de pouvoir de droite, ce serait le tour de la gauche pendant vingt cinq ans, le jeune Laurent, cavalier émérite, amateur de voitures de sports et de belles nanas, avait renoncé à tout cela pour l’écharpe de Jaurès, le chapeau de Blum et la 2CV Charleston de Fafounette. Et ça avait plutôt bien commencé : très jeune premier ministre, « lui c’est lui et moi c’est moi », il était admirablement bien placé pour devenir un jour le plus jeune président de la république depuis que la république existe. Mais il a mal surveillé ses ministres, et c’est cela qui l’a plombé pour vingt ans.
Il y a eu son ministre des Armées qui coulait le Rainbow Warrior en Nouvelle Zélande, et ça les néo-zélandais n’ont pas aimé du tout. Et le premier ministre prétendait ne pas être au courant ! Mais il y a eu surtout sa ministre de la Santé, Georgina Dufoix, qui n’y connaissait rien en santé et qui a gravement sous-estimé le sida à une époque où tout était parfaitement connu des gens un peu informés. Georgina imaginait guérir le sida avec des « médecines douces », et recueillait le sang destiné aux transfusions dans les prisons, alors que l’on savait ce sang souvent contaminé ! Elle est de ce fait responsable de la rapide progression du sida en France à l’époque, et donc de très nombreux morts. Je m’en indignais chaque matin ou presque sur une radio locale que Madame Dufoix n’écoutait apparemment pas : n’est pas PPDA qui veut ! Si les RG qui, eux, m’écoutaient avaient fait leur boulot…..
Vingt ans ont passé. Georgina s’est déclarée « responsable mais pas coupable », Fafa est même redevenu un temps ministre de l’économie, mais pour viser l’Elysée il lui fallait attendre la fin du Chi . Ce moment béni enfin proche, pour se donner une image originale, il décida de voter non à l’Europe. Pourquoi, on n’a pas compris. C’est alors que survint du fond du Marais Poitevin l’ovni Ségolène, que l’on soupçonne de n’être même pas socialiste. Mais l’ex-jeune premier ministre n’est plus crédible pour personne.
Pour Fabius tout est fini. Pour la Zapatera tout commence….le Sage Hibou
17/11/06