l'année ségolène
Nous avons tous eu, ou nous aurons peut-être, nous aussi, notre heure ou notre jour de gloire. Pour vous, Madame, c’est peut-être le jour où vous avez été désignée pour offrir des fleurs au Général de Gaulle de passage dans votre commune, et même qu’il vous a embrassée.
Vous aviez six ans à cette époque, et vous vous en souviendrez toute votre vie. Pour moi, vous le savez, c’est peut-être cette nuit polaire où j’ai fait un cours sur l’économie japonaise à un monsieur très bien qui m’a écouté fort attentivement et qui était, je ne l’ai su qu’après, le ministre des finances du Japon.
Il est même devenu premier ministre trois mois plus tard, ce qui prouve la validité de mes conseils.
Mais Ségolène, elle, c’est toute une année de gloire qu’elle vient de vivre, et elle en est encore toute époustouflée.
La petite chèvre de Monsieur Seguin qui a dominé tous les éléphants du PS et qui les a obligés à venir se ranger derrière elle.
La gueule que faisaient le Fafa et le DSK le soir de sa nomination par le parti, le savon qu’elle a passé à Sarko lors d’un fameux duel où elle l’a traité de noms d’oiseaux devant trente millions de téléspectateurs, la dévotion des blacks-blancs-beurs qui, chaque soir, brûlent des centaines de voitures en son honneur : c’est la gloire, et ça continue !
Elle est devenue la préférée du Vieil Hibou qui du coup en oublie de vous parler de la Louve Noire et de ses longues jambes de réglisse Zan qui le faisaient tant fantasmer.
Bref, Ségo a été la vedette des star-ac de l’année, et ce n’est pas fini ! Son portrait va remplacer celui de Che Guévara dans les chambres d’étudiants. C’est la nouvelle Evita Péron que les Argentins et les Argentines vont nous envier.
Vous me direz : mais elle a perdu !
Non, car, comme le Christ, elle ressuscitera : une nouvelle religion est en train de naître sous nos yeux ; ne manquez pas ça.
Le Sage Hibou