Bayrou

Publié le par helene33660

Bayrou.

 Une blogueuse et amie de longue date me suggère de vous parler de Bayrou. Or je ne peux rien lui refuser, tant elle diffuse urbi et orbi et illustre avec talent mes élucubrations (sauf, de temps en temps, quand elle n’est pas d’accord, mais c’est bien entendu son droit !).

 D’abord, comment prononcer son nom ? Les parisiens prononcent « Bérou », mais les gascons disent « Baillerou ». On préférera la forme gasconne…

 Mais le vrai problème, c’est que Bayrou se positionne au centre, et que le règlement de l’élection ne favorise guère les centristes : deux candidats et deux seulement au second tour, cela veut dire un de droite et un de gauche. Si les électeurs veulent voter « utile », ils voteront pour le plus populaire à gauche ou le plus populaire à droite, à l’exception des extrêmes, extrême gauche ou extrême droite, non plus qu’au centre, ce fameux « marais » dont on dit tant de mal. 2002 a été une exception : la gauche de la gauche a voulu jouer au plus fin, avec ses Mamère, Taubira, Chevénement, Arlette, Besancenot, Marie-Jo Buffet et tutti quanti, tant et si bien qu’elle a renvoyé Jospin pêcher les crevettes dans sa chère île de Ré.

Feront-ils mieux cette fois-ci ? Ils semblent avoir bien du mal à se mettre d’accord pour mettre un nom et un seul sur cette fameuse «  gauche anti-libérale ». Giscard, seul président du centre à avoir jamais été élu, ne l’a été que grâce à la « trahison » habituelle du Chi, cette fois là contre le leader de la droite de l’époque Chaban Delmas.

 Donc, selon que l’on se sente plus proche de la gauche ou de la droite, et que l’on souhaite voter utile, la grande majorité votera Ségo ou Sarko, et oubliera Bayrou : le plus grand nombre des citoyens sont plutôt modérés, mais ne voteront pas modéré, second tour oblige.

 L’homme est raisonnable, il ne dit guère de bêtises, mais il lui manque  l’allure qui ferait de lui une vedette des médias, à l’aune d’un Bernard Tapie, de Zapatera la Sans Pareille voire de Villepin à l’élégante chevelure auquel même Collin Powell était sensible. L’apparence extérieure se corrige pourtant : Ségolène s’est bien fait corriger sa mâchoire, a su atténuer un peu son sourire de vendeuse de Ferraris, qui m’irritait tellement, a complètement renouvelé sa garde-robe, et, dit-on, ne mange plus devant les caméras. Ségolène a fort investi dans son look, ses gestes, son port. Je ne sais qui l’a conseillé, mais le résultat est probant. Bayrou, s’il souhaite réellement accéder à la présidence, devrait d’abord rectifier ses oreilles à la Prince Charles, ce ne doit pas être si difficile, changer de coiffeur et de tailleur et prendre quelques leçons de maintien comme le Bourgeois Gentillhomme.

 Il lui faudrait aussi acquérir la classe internationale : on ne le voit ni à Washington, ni à Moscou, ni à Téhéran, ni à Pékin. Ségo s’attaque ce week-end au Proche Orient. Va t’elle séduire les ayatollahs iraniens ? Se montrera t’elle au pied du mur qui isole les Palestiniens ou au contraire ira t’elle prier sur le Mur des Lamentations ? On verra ; mais en tous cas elle essaie.

 En cette époque où les médias priment tout, il ne suffit pas d’avoir des idées justes, il faut aussi avoir le look.

LeSage Hibou                                                                               

                                                               

Publié dans le sage hibou a dit

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