airbus : le scrash du siècle
Le Crash du siècle
Pendant que les candidats à la présidentielle nous abreuvent de promesses, quelque chose d’extrêmement grave est en train de se produire : Airbus, le plus beau succès de l’industrie européenne, le modèle de la coopération franco-allemande, est en train de se crasher.
Et c’est vraiment très mal parti. Il y a un peu plus d’un an, lorsque Chirac, Schroeder, Zapatero et Blair inauguraient l’A380, je vous faisais part de mes doutes, mais tout a été pire que ce que j’avais imaginé :
1/-il y a eu d’abord ces retards multiples dûs, nous dit-on, à l’impossibilité de câbler l’avion. Les plans de câblage établis à Toulouse étaient inutilisables à Hambourg. Après trente ans de coopération étroite entre ces deux usines, cela paraît fort curieux. Il doit y avoir quelque chose d’autre d’inavouable, genre guerre interne. Mais aller jusqu’à provoquer des retards d’un an et plus, c’est absolument inadmissible.
2/la force de l’euro vis-à-vis du dollar : +30% en un an : il va falloir sous traiter à mort hors de l’Euroland, mais ça ne se fait pas en un jour, et les syndicats ne seront guère d’accord.
3/Côté français, il y a eu le sac de nœuds obscur de Clearstream avec, excusez du peu, un major de Polytechnique impliqué ! Mystérieux.
4/La dispersion des usines : rassembler les différents éléments est un casse tête auquel il faudra remédier. Là encore, les syndicats vont hurler et ils le font déjà.
5/La « double commande » franco-allemande est lourde et ne marche plus.
6/Les deux actionnaires privés ( Lagardère et Daimler) manquent d’enthousiasme et veulent se retirer : Lagardère Fils ne jure que par ses magazines sur papier glacé avec plein de femmes nues ou presque, pendant que Daimler veut se recentrer sur son cœur de métier : berlines pour arabes affluents, chinois « overseas » , julots de la rue Saint Denis et tous les demi-ratés m’as-tu vu de la planète qui veulent impressionner leur entourage : j’ai raté ma carrière, mais je roule en Mercedes !
7/Enfin, la nécessité d’un strict équilibre franco-allemand parfait, tant en nombre de personnels, que de technicités. Ce ne sera pas facile.
Il y a bien le plan Power 08, mais sera-t-il acceptable par les deux, voire les quatre parties ?
Il faudra bien un jour qu’Airbus devienne une vraie société, avec une direction unique qui décidera en toute liberté si l’on veut qu’Airbus survive. Et des actionnaires qui y croient.
Le 23 février, le Chi rencontrera Angéla à ce sujet : faudra t-il faire comme pour l’élection des papes : les enfermer (avec quand même de la choucroute et de la bière?) jusqu’à l’accord final. L’enjeu est crucial.
Le Sage Hibou